GREEN IA : L’intelligence artificielle au service du climat.

Et si l’intelligence artificielle (IA), régulièrement dénoncée pour son empreinte carbone croissante, était au contraire la meilleure alliée de la transition environnementale ?

Le climat, mais aussi la biodiversité, sont des systèmes complexes, comprenant de multiples facteurs simultanés et séquentiels. Or, avance Gilles Babinet, la grande force de l’intelligence artificielle, c’est justement sa capacité à embrasser la complexité en effectuant des arbitrages à moindre coût.


Passant en revue chaque secteur (transports, supply chains, agriculture, énergie, économie circulaire, services…), il montre comment l’intelligence artificielle permet de gagner en efficacité énergétique, d’améliorer les cycles de maintenance, de produire moins et mieux, bref de réduire fortement nos impacts environnementaux négatifs.


Au-delà, il souligne que, si nous allons nécessairement consommer moins, il existe un chemin pour le faire qui améliore notre qualité de vie, au travers d’une modification profonde de nos usages. Nos façons de voyager, de travailler, de nous loger, de consommer pourraient s’en trouver révolutionnées. Au point de marquer notre entrée dans une nouvelle ère ?

Gilles Babinet, entrepreneur à succès dans le domaine des nouvelles technologies, copréside le Conseil national du numérique. Il est le cofondateur de Urbantech Ventures, un fonds de capital-risque dédié aux enjeux de l’intelligence artificielle et de l’environnement dans le domaine des infrastructures. Il est le « digital champion » de la France auprès de la Commission européenne. Il enseigne à l’Institut national du service public (INSP) et à HEC.

Une note de Gilles Babinet, un conférencier Sense Agency, sur cet ouvrage: 

Nul ne peut ignorer le déferlement de critiques adressées à l’endroit de l’IA pour son empreinte environnementale. Et il est vrai que lorsque Sam Altman évoque le développement d’un datacenter dont la consommation – de 5 GW – équivaudrait à 1/10ème de la totalité de la production électrique nucléaire française, on peut légitimement s’inquiéter à l’égard de la dynamique environnementale de ce secteur d’activité.

Néanmoins, il faut aussi avoir à l’esprit l’extraordinaire gain de performance qu’a connu l’épopée informatique au cours de ces 50 dernières années. À prix égal, la puissance de calcul a augmenté d’environ un milliard de fois depuis l’invention du premier circuit intégré en 1958. Dans le même temps, la consommation d’énergie, la taille et le coût des appareils informatiques se sont effondrés. Par ailleurs, le cerveau humain, qui consomme seulement une vingtaine de watts, possède une capacité de connexion plusieurs millions de fois supérieure aux architectures d’IA les plus avancées, par rapport aux systèmes d’intelligence artificielle les plus développés à ce jour. Le potentiel d’amélioration de ces technologies est donc considérable et, jusqu’à présent, peu exploré.

Mais au-delà du sujet de l’impact que représente la production de l’IA, existe une autre thèse, moins évoquée : celle consistant à utiliser l’IA pour ses vertus à l’égard des défis environnementaux. Il faut en effet avoir à l’esprit que les enjeux climatiques, mais aussi ceux liés à la biodiversité, sont issus de systèmes d’un grand niveau de complexité, comprenant de multiples facteurs simultanés et séquentiels.

Or, l’IA est particulièrement appropriée pour traiter les enjeux de complexité. Pour donner un exemple simple, un agriculteur est confronté à des centaines, parfois des milliers de variables au cours d’un cycle agricole. Il ne peut humainement en optimiser que quelques dizaines : ceux qui lui sembleront les plus importants. L’IA offre des perspectives remarquables pour générer des modèles aptes à produire des scénarios optimisant ces nombreux paramètres et parvenant à accroître la productivité tout en réduisant drastiquement les externalités agricoles négatives.

Et par-delà l’agriculture, “Green IA – l’intelligence artificielle au service du climat” montre que le potentiel environnemental de l’IA s’applique à l’ensemble des secteurs d’activité humaine : la façon dont on vit, travaille, se déplace, à travers des chaînes logistiques, de l’agriculture, de l’énergie, de la production industrielle…

L’IA permet donc de décarboner l’activité humaine mais aussi de faciliter l’émergence de nouveaux usages, accroissant notre qualité de vie et plus respectueux de l’environnement. Cet ouvrage souligne non seulement qu’il s’agit d’une voie qui devrait se manifester rapidement mais, de surcroît, qu’il s’agit d’une opportunité unique pour la France. Celle d’une nation qui, forte de ses acquis (une électricité presque totalement décarbonée, des infrastructures de qualité, des leaders mondiaux dans les métiers de l’environnement etc.), peut redevenir à l’avant-garde de l’innovation, en devenant un leader de l’IA appliquée à l’environnement.

Affirmons-le : sous réserve d’orienter l’innovation sur autre chose que de l’absurde consumérisme économique ou cognitif, il est tout à fait possible de voir l’IA prendre un rôle de premier plan dans la transition environnementale ; et que cette perspective soit finalement plus proche de nous que nous ne le pensons.

Ce livre est largement inspiré du cours que je donne à HEC autour de ces notions. Sa thèse a beaucoup influencé les choix de vie et d’activité professionnelle. J’espère que vous aurez l’occasion de lire l’ouvrage “Green IA” et d’y trouver autant de plaisir à le lire que j’en ai eu à le documenter et à l’écrire.

Bien chaleureusement,

Gilles Babinet

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