Par Natacha Quester Semon, conférencier SenseAgency

Une cinquantaine d’acteurs du numérique et des médias souhaite voir davantage de femmes intervenir dans les manifestations publiques. À la fin du mois de janvier, ils publient un appel dans le journal Le Point : « Trop de panels, de tables rondes, de comités d’experts ; trop de conseils, de réunions, de groupes de débatteurs… sans femmes ! Dorénavant, nous ne participerons plus à aucune manifestation publique ou événement médiatique où seraient débattus, commentés ou jugés des sujets d’intérêt commun, sociétaux, politiques, économiques, scientifiques ou stratégiques, et qui ne compteraient aucune femme parmi un nombre important d’intervenants. »


20 signataires à la base, plus de 50 aujourd’hui

L’initiative prend le nom de “Jamais sans elles” – ou plutôt #JamaisSansElles, forme qu’elle prend sur Twitter. Le hashtag s’est propagé à travers les réseaux avec un dynamisme et une vigueur applaudis par beaucoup. Entré dans les “trending topics” dès son lancement le 23 janvier dernier, il est apparu sur les timelines de plus de 3 millions de personnes (potentiellement) en une semaine.

« Nous ne demandons pas de quotas, de règle écrite, de loi. Un simple engagement personnel face à une évidence : un panel sans la moindre femme est une anomalie notoire, une absurdité criante. » Tel est l’engagement et l’appel lancé avec conviction par le « Club des gentlemen », un groupe d’entrepreneurs et de personnalités du numérique, engagées dans le débat citoyen et la transformation humaniste de la société, présidé par Guy Mamou-Mani (président de Syntec Numérique, co-président du groupe Open) et Tatiana F. Salomon (présidente des Humains Associés, co-fondatrice de Girl Power 3.0). Au départ, ils étaient une vingtaines d’acteurs ou patrons du numérique à rejoindre le mouvement, dont Gilles Babinet, président du conseil d’administration de Captain Dash, Alexandre Jardin, écrivain, co-fondateur de« Lire et faire lire » et de « Bleu, blanc, zèbre » ou encore Jean-Michel Blanquer, directeur général de l’Essec.

Une « manifestation permanente »

 

Ils sont aujourd’hui plus du double et ont été rejoint par d’illustres noms : Pierre Haski, co-fondateur de Rue89, Thierry Taboy, vice-président de la RSE du groupe Orange, Etienne Gernelle, directeur du Point et Dominique Delport, Directeur Général Monde Havas Media Groupe, Président Vivendi Content, pour ne citer qu’eux.

Pour ne plus jamais assister à des colloques ou réunions uniquement masculins, cette « manifestation permanente » sera appuyée par des déclarations publiques, chaque fois que nécessaire, et donc accompagnée sur les réseaux sociaux du hashtag #JamaisSansElles.

En 2021, Natacha Quester-Semeon, Directrice générale, co-fondatrice et porte-parole du mouvement #JamaisSansElles.  Entrepreneure du numérique, fondatrice de Girl Power 3.0, fait partie du top 10 des femmes les plus influentes du Web français.


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